Les joies de la technologie

À peine huit heures du matin. L’heure la plus silencieuse des journées au All Nighter. Presque plus personne, que les employés. Alyssandra est dans sa petite salle privée, là où presque rien de légal ne se fait jamais.

Elle observe longuement l’homme devant elle. Banal. Gros. Un brin amoché par la vie. Le genre de client que ses filles essayeraient de se refiler pour ne pas avoir ou encore feraient des paris et la perdante devrait lui offrir un dix minute en tête à tête. Du déjà vu.

Il tremble, regarde partout. Fichtre, il allait la rendre nerveuse à la longue!

T’inquiète pas, mon loup. Tu risques rien ici, a-t-elle envie de lui dire d’une voix suave. Mais elle n’en sait rien et son physique lui coupe l’envie nette. Il a été stupide d’emmener le tout directement ici. En plus d’être moche, il n’est pas le plus brillant.

La mallette en face d’elle semble l’observer. Sans doute le plus gros contrat depuis des années. Et malheureusement, elle n’est pas équipée pour répondre sur le champ à sa demande. Elle ne peut pas foutre ça en l’air!

« Es-tu certain que le gps a été détruit?
- Oui, c’est la seule chose que mon hackeur a été en mesure de faire. Tout de suite après, les autorités ont atterrit chez lui et on tout perquisitionner, il est maintenant hautement rechercher, mais on a réussi à tout déménager. Ils ne nous ont toujours pas retracer… »

Une pointe d’inquiétude sembla se réveiller chez la femme, mais elle le dissimula aussitôt.

« Et ce hacker?
- Loin, caché, on va essayer de lui créer une nouvelle identité, mais on a les contacts pour ça… »

Elle acquissa. Elle allait devoir trouver des infos compromettante sur le hacker, au cas où il se déciderait à retourner sa chemise. Elle en avait trouver beaucoup sur l’homme, mais voilà une tâche de plus. C’était souvent sa manière à elle que personne ne parle. Mais elle avait toujours plusieurs cartes dans sa manche.

« Et il ne réussit pas à rentrer dans le système? C’est le cryptage qui pose problème ou c’est autre chose?
-Heu… »

Bon, il en connaissait encore moins en informatique qu’elle. C'est rare. Au point où elle a un hacker semi professionnel parmi ses hommes pour crypter ses emails et tout le flafla.
 
« La moitié en liquide maintenant. Je reprendrai contact dans trois jours de la même manière. Cache toi et ne sors pas. Sous aucuns prétextes.
- Mais…
- Pas de mais. 50 000 pièce. »

Il sortit les billets. Elle savait qu’il les avait. Elle était juste impressionnée que ça marche aussi bien. Mais stressé comme il était, il devait simplement vouloir se débarrasser au plus vite de la mallette.

« Et rappelle-toi que si jamais les autorités débarquent ici, ils vont trouver plus intéressants tout ce que j’ai sur toi qu’un édifice de luxe sans aucune trace de mallette dedans… »

Elle dit ces derniers mots avec un ton détaché, mais elle savait bien qu’il ne dirait rien. Il quitta rapidement. Scorpio entra. Bon, ce n’était pas son vrai nom, mais avec l’habitude, ce l’était désormais.

«Je peux me charger de –
- Non, trouve toute la marde que tu peux sur son hacker. Pour ce job ça va prendre quelqu’un de vraiment compétent. J’imagine qu’il doit y avoir plein de système d’auto destruction. On est déjà chanceux que ça lui ait pas exploser au visage… Ça aurait été bien dommage. Au passage, envoie un email crypté à Taylor. Tu lui écris ; Job comme tu les aime. Très dangereux. Gros butin. Même place que d’habitude. Fais attention, tu pourrais être suivie. Miséricorde. »

Scorpio soupira, il détestait voir les plus belles jobs refilé à quelqu’un d’autre. Surtout une fille. Pas tant du sexisme, mais… Quand ça venait à sa job, oui, il avait tendance à se comporter supérieur aux autres. Mais il le fit à l’instant.

Miséricorde cacha la mallette dans sa cache secrète avec la première moitié de l'argent. Ça va en faire, de l'argent à blanchir... Elle donnera peut-être un peut plus de sous à la petiote pour la peine. Elle alla s’asseoir dans un sofa et prit son verre d’alcool presque cul sec.
Ça pourrait prendre un temps, mais elle jubilait tout de même à l’idée de tenir aussi serré un membre du conseil assez reconnu. Bon, son client fera sans doute ce qu’il veut de ces informations. Ce qui est bien dommage…