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 Jigen, l'Histoire d'une Dimension

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Jigen

Jigen


Messages : 13
Date d'inscription : 22/07/2013

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MessageSujet: Jigen, l'Histoire d'une Dimension   Jigen, l'Histoire d'une Dimension I_icon_minitimeJeu 1 Aoû - 0:03

Jigen, l'Histoire d'une Dimension



Je me nomme Kermiel Al'Amdor. Il m'a été confié la mission de rapporter l'histoire d'un être dont la vie comme la mort n'ont pas été communes. Son destin fut controversé et malmené, mais la façon dont il s'en est servi mérite qu'on l'écrive et qu'on la conte.



Il s'appelait Jigen. Je ne pourrai dire son nom, lui-même ne l'a jamais connu. Pendant quelques temps, il eut un surnom qui lui allait à merveille, on l'appelait la Dimension, mais il fut peu utilisé. Un autre encore, beaucoup moins connu mais plus proche de sa destinée, était le Porteur de Trépas. Pour ce que je vais écrire dans un premier temps, on pourrait approximer son âge dans les 25 ans. Il fut au départ un homme, mais devint un ange, une Principauté pour être exact. Mais il perdit son statut et devint un Ange Déchu, aux dires de certains. Bien qu'il fut déchu, il garda ses ailes angéliques, mais ne les utilisait que rarement, voulant retrouver son rang parmi les êtres humains. Il a cependant toujours agit pour le Bien, seules les conséquences de actes, parfois, se révélaient chaotiques.

Continuons la présentation de cet être avec ses caractéristiques physiques et mentales.
Sachant manier la plupart des armes de par sa formation de Chevalier, Jigen préférait cependant le sabre courbe, correspondant plus à son style agile. Cependant, dans sa "Dimension", il possédait aussi un peu de tout, comme un bâton à deux mains, une lance ou encore un arc et son carquois. En réalité, il se pourrait qu'il y ait juste une épée longue en plus, plus solide que son son sabre habituel. Enfin, il possédait aussi une armure souple et solide de couleur blanche aux reflets dorés, qu'il a toujours gardé même après être devenu un ange.
De ses capacités, en tant qu'être né doué de magie, il était télépathe et pouvait sonder ce qui l'entourait. Cependant, il ne possédait pas de pouvoirs comme ceux des Chevaliers d'Emeraude qui recevaient un entraînement spécifique.
Enfin, la Dimension, c'était ce pouvoir très spécial qui lui avait valu, à l'époque, son surnom parmi l'Ordre. Il est né avec et dès son plus jeune âge, il a sut l'utiliser un minimum. Puis avec le temps, il a sut l'améliorer, en usant son imagination et son intelligence afin de faire des tests et des entraînements particuliers et propres. Son pouvoir semblait être unique et ne pouvait être copié car il était directement relié à Jigen et sa condition.
Jigen maîtrisait sa Dimension dans le sens où il savait la manier, l'utiliser. Là où il y avait des progrès à faire, au moment où j'en parlerais ici, c'était sur la taille de cette dimension, qui n'était que la conséquence de ses propres pouvoirs, et sur le sujet de son utilisation. De base, il ne savait utiliser sa Dimension, par exemple, qu'autour de lui, et comme un stockage d'objets matériels et d'énergies cinétiques et potentielles. Cela évoluera ensuite pour que la Dimension soit plus modulable afin qu'il s'en entoure pour devenir invisible, par exemple. Le sujet de la Dimension, ici, est Jigen donc.

Pour ce qui était de son caractère, Jigen était une jeune homme réfléchi mais parfois turbulent, à la limite de l'inconscience. Il aimait s'amuser, mais dans certaines situations, il pouvait être extrêmement structuré, voire fin stratège. Avant de quitter l'Ordre, par exemple, avant qu'une bataille ne commence, il était l'un des seuls, si ce n'était le seul justement, à blaguer et s'amuser, c'était sa façon de décompresser et de dédramatiser les situations. En outre, il était plutôt dragueur, bien qu'il n'allait jamais bien loin avec quiconque, de peur de trop s'attacher, enfin... Il était parfois joueur, insouciant et désordonné, ce qui pouvait lui jouer des tours. Et il pouvait se révéler impulsif dans certains cas. Toutefois, il était intelligent et stratège, ses plus grandes qualités réelles, mais surtout, il savait ne pas le montrer en jouant la carte de l'insouciant, bien qu'il l'était réellement parfois... Mais ce qui a toujours dirigé la vie de ce jeune homme, c'était son désir de liberté, et la peur qu'il avait qu'on la lui retire. Pour lui, mourir en défendant sa liberté ne serait que la plus belle mort, celle qu'il n'a pas eu... En contrepartie de tout cela, Jigen savait parler aux gens, probablement une question de charisme naturel ou de magnétisme. Toujours est-il qu'il savait donc rassembler les gens autour de lui.

Au niveau physique, qu'il fut humain ou ange, il n'en fut pas modifié. Jigen portait une longue chevelure dorée nouée à l'arrière, jurant parfaitement avec ses yeux gris. Il avait le visage fin et expressif, et son caractère joueur s'en ressentait, notamment avec des boucles d'oreille épaisses, faisant parfois penser aux jeunes orphelins des villes. De corps, Jigen était plutôt bien proportionné avec une musculature puissante sans être forcément évidente au premier regard. Cela venait, entre autres, de son agilité et de sa fougue, affinant son corps. Il était par ailleurs plutôt grand (environ 1m75 ou encore 5 pieds ¾). En temps normal, Jigen portait des vêtements clairs et minces afin de pouvoir mettre son armure directement par dessus.



Maintenant que les présentations sont faites, je vais pouvoir vous décrire son histoire, ou tout du moins, le début de son épopée.






Livre 0


De la pierre étincelante il jaillira,
Des milles facettes il vaincra.
De la joie funeste
A la peur vivace,
De la création
A la destruction,
Le pouvoir parcourra,
Et des pieds à la tête,
Il laissera sa trace.
Sans honneur,
Dans le bonheur,
Le destin du Porteur
Ne sera que Trépas.





Livre I


Jigen naquit dans une petite ferme du royaume de Diamant, par une nuit noire. Personne n'y vit alors ce que les dieux avaient écrit pour lui, enfin presque personne. Fils unique, il grandit donc entouré de ses deux parents, que rien ne troublait si ce n'était le temps qui pouvait accabler leurs champs et leurs bêtes. Mais de leur vie paisible, il ne suffit que d'une journée pour toute la retourner.

Un beau matin, alors que la mère revenait après avoir nourri les bêtes puis se mettait à préparer le repas de la mi-journée, elle retrouva Jigen au beau milieu de ses jouets. Cependant, ces derniers ne cessaient d'apparaître puis de disparaître, semblant amuser au plus haut point le petit bambin d'alors à peine deux ans. Prise de panique, elle prit ses jambes à son cou jusqu'à son mari à qui elle raconta, essoufflée, tout ce qu'elle venait de voir. Ils retournèrent alors ensemble, bras collés, jusqu'à la bâtisse où ils trouvèrent le garçon jouant toujours avec ses jouets, insensible à la panique de ses parents. Ceux-ci, terrifiés, ne surent quoi faire, et décidèrent de ne plus s'en approcher. Lentement, ils rassemblèrent quelques affaires et, en silence, partirent tout deux en direction du village où ils racontèrent à qui voulait entendre le démonisme de leur enfant. Ils en revinrent le soir même, avec un homme vêtu d'une armure grise et terne, salie par la poussière de nombreuses aventures.

Arrivé à moins d'une lieue de la ferme, ils pouvaient déjà entendre les pleurs du jeune garçon qui n'avait rien mangé de la journée, ainsi privé de sa mère. Ils le retrouvèrent dehors, devant la baraque. Il avait réussi à marcher et chercher à combler la faim qui lui tiraillait les entrailles depuis des heures, sans succès, il était donc sorti mais sans plus de réussite. Lorsqu'il vit ses parents, il s'était lancé, toutes larmes sorties, pour être réconforté. Mais ce fut le chevalier qui l'attrapa le premier, sans aucune peur tandis que les parents restaient tétanisés devant cet être encore frêle.

L'homme sortit un morceau de viande séchée d'une poche extérieure, le donna au gamin afin qu'il arrête de brailler, puis tourna les talons, le garçon sur l'épaule. Ce dernier mangeait mais pu voir l'éclat d'une pièce passer de main en main. Et malgré son jeune âge, cela resta le premier souvenir qui resterait à jamais gravé dans sa mémoire.





Livre II


Il fut élevé, durant environ 5 ans, par une nourrice, ce qui était une exception car aucun autre enfant n'habitait les lieux, au sein d'une petite forteresse de Diamant. Ce fortin avait été érigé par un monarque du royaume bien des années auparavant. Abandonné, il avait été trouvé, nettoyé et servait alors d'habitat principal à un ordre de chevaliers qui se voulait être secret, afin qu'Emeraude n'en sache rien. Il apprit avec la nourrice comment se comporter envers les différentes classes de personnes, comment se comporter en toute situation. De temps en temps, il recevait un précepteur qui lui apprenait à lire et écrire, et comment user de la magie de base, la télépathie. Ce précepteur n'en savait réellement que très peu en matière de magie et ne pouvait lui apprendre ce qu'un Ecuyer d'Emeraude apprenait.
En outre, jamais Jigen ne pensa à s'échapper. Il avait vite oublier ses parents et même s'il devint vif d'esprit, il ne chercha pas à savoir qui était ses parents ou ce qu'il faisait ici. Cela ne l'intéressait pas, il voulait juste s'amuser et devenir Chevalier, c'était noble, dans sa vision, d'être un chevalier.

Il devint donc écuyer à l'âge de sept ans environ et il fut confié à un chevalier du nom de Ildar, un homme solide et intelligent mais discret. Ildar lui appris notamment à se réfréner car il avait beaucoup trop d'enthousiasme, et à réfléchir intelligemment, à analyser une situation et à évaluer les possibilités et les risques. Cela permit au jeune garçon de commencer à tester les capacités qui lui étaient propres. Il se révéla d'ailleurs très utiles pour transporter les fournitures, pouvant les garder dans sa Dimension.

Ildar était considéré parmi ses frères comme un maître d'armes, il entraînait donc souvent les écuyers, dont Jigen était de loin le plus jeune, les autres ne le devenant qu'une fois adolescent, venu d'on ne savait où. Le jeune garçon ne parlait pas beaucoup avec eux, sauf pour s'entraîner. La différence d'âge faisait qu'ils n'avaient pas les mêmes jeux ni centres d'intérêt. Ildar lui apprit ainsi à manier les armes avec les autres, et c'est un passage de son histoire qu'il m'a lui-même conté avec une telle passion que je me dois de vous la rapporter en ses propres termes.

Alors que le soleil se levait à peine, Ildar avait décidé de réunir tous les écuyers dans la cour. Chacun devait se choisir une arme différente, Jigen prit un sabre courbe tandis que les autres choisissaient la leur. Il commença à la faire virevolter autour de lui, sachant déjà manier globalement les épées. Il était plus petit que les autres et savait qu'il devrait jouer sur sa vitesse et son agilité pour rivaliser. Ildar les réunit deux par deux, et chacun devrait s'affronter. Toutes les lames étaient sévèrement émoussées afin que personne ne se blesse gravement. Ildar s'approchait de chacun pour lui apprendre quelle garde adopter selon l'arme qu'on possédait. Lorsqu'il vint à Jigen, celui-ci tenait son sabre devant lui, à deux mains, la lame au même niveau que les épaules. Le chevalier lui apprit alors que cette posture était une des plus efficaces lors d'un affrontement de masse, mais pas en duel comme alors. Il le fit se mettre de profil par rapport à l'adversaire, la main droite tenant le sabre vers le bas, prête à siffler, seule la tête devait regarder l'adversaire. Ce dernier tenait une hallebarde simple tranchant, et à son tour Ildar lui apprit comment se placer, la lame vers le bas aussi. Lorsque tout le monde fut prêt, le chevalier donna le signal. Jigen ne bougea pas d'un pouce. Ce fut le hallebardier qui lança l'assaut en montant sa lame vers les côtes du garçon. Jigen n'eut alors qu'à placer le plat de sa lame sous le manche de son adversaire et avancer d'un pas pour que son geste fasse glisser le sabre, tout en se protégeant, et qu'il atteigne au final le ventre découvert de son camarade. Il ne porta pas le coup jusqu'au bout pour ne pas le blesser, comme la consigne le demandait, et chacun se salua et attendit. En lui-même, Jigen jubilait, il commençait à adorer cette arme.
La suite consistait à prendre l'arme de son voisin et de se battre avec l'adversaire de celui-ci. Cela permettait de brasser les armes, les adversaires et le terrain. Jigen se retrouva alors avec un bâton à deux mains. Ne sachant pas trop comment le manipuler, il le tint devant lui, les mains au centre écartées de quelques pouces, les bras à demi repliés. Lorsqu'Ildar arriva à lui, il lui fit remarquer qu'il le tenait comme un balais, mais qu'il n'allait pas balayer le sol. Il lui fit retourner la main droite afin que ses deux mains tiennent l'arme dans le même sens. Cela l'obligea alors à se mettre plus de côté pour garder la maniabilité. C'est alors qu'il se rendit compte que c'était d'autant plus utile alors. D'un simple geste, il pouvait, avec l'allonge, déployer son arme sans risque. Il pouvait se défendre des deux côtés d'un simple mouvement de bras, et riposter dans le même temps. Ildar lui expliqua que c'était l'une des armes les plus efficaces en défense, mais qu'il ne fallait pas négliger son potentiel offensif qui tenait surtout de la contre-attaque. Jigen ne lui rendit qu'un sourire franc avant de se placer devant son adversaire, qui tenait une longue hache simple tranchant. Lorsque le signal fut donné, Jigen ne fit qu'un pas, pour que l'autre écuyer l'attaque, ce qu'il fit en venant par le côté droit du garçon. Jigen allongea son bras gauche vers son flan droit pour parer, puis le remonta, ayant pour effet de contre-attaquer vers l'aine de son adversaire. Mais celui-ci le comprit et se servit de la parade pour se retirer d'un pas vif et revenir par le haut. Jigen para en plaçant le centre du bâton sous la hache. Mais l'écuyer ne se défit pas cette fois, au contraire il se tourna et fit un pas en arrière, vers Jigen, pour se retrouver sous le bâton, et frappa du coude une fois, faisant reculer le garçon qui perdit son souffle un instant. Il voulut alors parer la hache arrivant par sa gauche mais fut trop lent à réagir et la lame abîmée s'arrêta sur son plastron. Il avait perdu.
Jigen se releva pourtant tout sourire et salua son adversaire. Le maniement du bâton lui plaisait énormément car il avait un énorme potentiel, il le sentait. La journée continua sur le même rythme jusqu'au zénith, où Ildar les fit arrêter pour aller manger. C'est ainsi que Jigen manipula pour la première fois les deux armes qu'il préfèrera par la suite et qu'il manipulera tout au long de son existence.

Toutefois, pour reprendre où j'en étais, malgré son jeune âge, le fait d'être l'écuyer d'Ildar lui apporta au fur et à mesure des années un avantage certain en maniement des armes par rapport aux autres. En effet, les autres écuyers devenaient chevaliers quand ils atteignaient l'âge approximatif de dix-huit ans, alors qu'ils devenaient écuyers à l'âge de douze ans, ce qui représentait une durée d'apprentissage moyenne de six ans.
Jigen se révéla prêt à être chevalier au même moment que les autres écuyers, mais il n'avait alors que treize ans, cela ne lui était donc pas accordé, et il resta en apprentissage prêt de cinq ans de plus que les autres. D'ailleurs, à cet âge, à treize ans, il sauva Ildar d'une flèche mortelle lors d'un affrontement avec des bandits en la faisant disparaître avant qu'elle ne l'atteigne, par pur réflexe. C'est là qu'il commença à prendre conscience de l'étendue des capacités de son pouvoir. Et que chacun comprit qu'il était vraiment au même niveau que la plupart d'entre eux, déjà.





Livre III


Le jour de son adoubement, aux côtés d'Ildar avec qui il était très lié alors, à l'âge de dix-sept ans, Jigen fut épris de liberté et partit seul. Lors de cette escapade, il comprit que l'ordre cachait quelque chose, qu'il se cachait des autres royaumes, chose qui n'avait pas été si évidente en étant écuyer. Il se remémora aussi sa toute petite enfance. Il revint quelques jours plus tard, l'air plus sérieux que jamais, et se mit à scruter la bibliothèque pendant des jours et des jours. Puis il prit ses fonctions de façon normale, sans que personne ne sut ce qu'il lui avait pris, pas même Ildar. Un an plus tard, ce dernier perdit la vie lors d'une bataille importante contre des hommes-insectes qui arrivaient par le territoire des elfes, ainsi que le nouvel écuyer qui l'accompagnait.

Ce fut le premier deuil que Jigen connu. Il resta cloitré dans le fortin quelques jours, puis sortit sans mot dire. Il savait, depuis un an, il savait tout de cet ordre. Jamais on ne lui avait confié de mission compromettante, mais les archives suffisaient à le prouver. Et il s'était tut, pour ne pas qu'Ildar en subisse les conséquences. Mais maintenant qu'il était mort, Jigen n'avait plus rien à faire dans cet Ordre. Il en partit donc, devenant alors un renégat. Cependant, de par la caractère secret de l'Ordre et la Dimension de Jigen, peu osèrent le poursuivre. A ce moment là, il était considéré comme l'un des chevaliers de l'Ordre les plus puissants, plus puissant, probablement, que la plupart des Chevaliers d'Emeraude, qu'il n'avait jamais rencontré alors, et l'un des seuls à pouvoir rivaliser avec eux ou les sorciers d'Irianeth.

Lorsqu'il s'enfuit, il se rendit au village de son enfance, dont il avait retrouvé les traces dans les archives un an plus tôt. Il avait apprit qu'il avait été vendu à l'Ordre contre une dizaine de pièces d'or. Ses parents avaient tellement eu peur de lui qu'ils l'avaient échangé contre à peine assez pour réparer le toit s'il l'avait fallu... En tout cas, cela n'avait pas dû leur être utile très longtemps. Il s'était dirigé vers la ferme dont il se rappelait vaguement la forme mais à son arrivée, il n'y restait plus que des cendres. Des cendres, et un homme. En armure. Grise. Un chevalier de l'Ordre qui était toujours parti en mission et que Jigen n'avait pas souvent eu l'occasion de voir. L'un des plus puissants agents des Ombres.

A ses pieds, deux cadavres de personnes âgées, calcinés. Probablement les parents de Jigen. Celui-ci le comprit mais n'en fut pas malheureux. C'était à peu près le sort qu'il leur réservait. Le gros soucis n'était pas qu'ils étaient morts... C'était qu'un autre que lui leur ait donné la mort. Et cela devait se payer, car personne d'autre que lui n'avait le droit de vie et de mort sur ses parents. Jigen s'avança alors, uniquement vêtu de ses habits clairs habituels, et parla à son ennemi comme il aurait parlé à un mendiant vulgaire qui mangerait ses propres déjections, avec dégoût et dédain.

- Orelaf, pauvre fou... Tu n'avais pas le droit de les tuer, j'étais le seul à le pouvoir. J'espère pour toi que le vieux fou qui te sert de mécène, le chef officieux de l'Ordre des Chevaliers des Ombres, ne t'a pas payé pour faire ça, sinon je vais devoir reprendre l'argent qui me reviendrait!

Le chevalier gris montra les dents avant de répondre, sans pouvoir cacher sa surprise.

- Ainsi donc tu as compris qui nous étions... Fascinant. Je ne sais pas comment tu as fait, il ne me semblait pas que les archives du fort recélait ce genre d'informations pourtant. Mais qu'importe. Tu nous as quitté, ton sang doit payer le prix de cette trahison.

Le Chevalier joignit le geste à la parole et dégaina son épée longue, lentement. Jigen fit apparaître son armure et son bâton de combat, souriant.

- Aucune utilité que tu le saches! Je vous ai quitté pour une seule raison. Je n'ai pas choisi d'être avec vous. Vous vous cachez et vous combattez pour le Royaume des Ombres, ce n'est pas mon choix, pas ma volonté. Vous m'avez privé de ma liberté pendant bien trop longtemps, à commencer par toi, celui qui est venu m'acheter ici même il y a quelques années. Vous avez peur de mes pouvoirs, vous pensiez pouvoir m'endoctriner pour quej e serve votre cause. Maintenant que j'ai le choix, je choisis d'être libre et d'être un véritable chevalier. J'irai proposer mes services à des royaumes, à Emeraude peut-être même, et je vous raserai, sans aucune pitié.

Jigen fit tournoyer son arme entre ses mains, tout en s'approchant de son adversaire. Ce dernier fit apparaître un rictus vicieux au coin de ses lèvres, ses yeux se plissant sous la tension de la peau.

- La Dimension... On te pensait plus naïf. Mais tu ne sais pas tout. Il est vrai que certains d'entre nous ont eu peur de toi. Du Porteur de Trépas... Mais ton pouvoir ne sert au final qu'à remplacer une mule. Te perdre n'est plus aussi important qu'avant, et j'ai eu l'honneur de me voir confier la mission de rapporter ta tête!

Il ne laissa pas le temps à Jigen de comprendre toute l'étendue de ses paroles qu'il s'élançait déjà sur lui, l'épée sur le côté. Le jeune homme ne se creusa pas la tête, il enregistra juste les mots dans sa mémoire. Il tenta de sonder rapidement Orelaf avant qu'il arrive mais se heurta à un mur mental. Il para à temps le coup porté et contre-attaqua sur le flan, mais fut paré. Les deux adversaires s'étaient simplement écartés l'un de l'autre. Orelaf revint à la charge, Jigen para, pivota et lui infligea un coup dans les côtes. Le chevalier gris se tint un moment le flan, énervé.

- Remplacer une mule dis-tu... Ma Dimension est bien au-delà de ce que ta propre magie peut me faire. Essaie pour voir! Que je m'amuse un peu!

Jigen souriait. Il sentait qu'Orelaf avait de moins en moins confiance. Au combat, Jigen menait, son bâton était d'une défense redoutable contre laquelle l'épée longue ne pouvait pas grand chose. Et en magie, Jigen ne savait se servir que de sa Dimension, contrairement à Orelaf qui avait des pouvoirs similaires aux Chevaliers d'Emeraude, et peut-être même plus grâce aux Ombres. Mais ce que Jigen pouvait faire de sa Dimension n'était pas connu, c'était imprévisible. Lui seul en avait l'habitude, forcément, et ses adversaires ne savaient, naturellement, pas à quoi s'attendre. En outre, même si l'Ordre avait fait exprès de lui fournir un précepteur de bas niveau et un apprentissage magique faible, il connaissait très bien les capacités des magiciens. Il pouvait donc les prévoir beaucoup plus facilement qu'eux dans le sens inverse.

De son côté, Orelaf avait conscience de tout ça, et ne voyait qu'une seule alternative qui pourrait éventuellement fonctionner. Se remettant droit, il concentra son pouvoir dans sa main et la tendit vers Jigen. Un serpent électrique en jaillit et fonça droit sur le jeune homme. Celui-ci ne bougea pas. Lorsque l'attaque arriva à lui, elle disparut dans un petit grésillement. Orelaf tiqua nerveusement. L'instant d'après, l'attaque électrique, puissante, réapparaissait à côté du chevalier gris, fonçant vers ce dernier sans qu'il puisse réagir. Il reçut sa propre attaque dans le flan déjà fragilisé, le propulsant au sol. Orelaf se tordait de douleur au sol tandis que Jigen s'approcha lentement. L'attaque du chevalier avait été trop prévisible, et trop puissante. Jigen n'aurait put se permettre de tenter l'esquive ou l'affrontement direct. Il n'avait eu d'autre choix que d'utiliser l'attaque contre son propriétaire.

Jigen fit disparaître son bâton dans un grésillement, puis son sabre courbe apparut dans sa main droite. Sans aucun ménagement, il trancha la tête du chevalier agonisant. Puis il se souvint de ses paroles.

-Et mince! Je voulais lui demander ce qu'il entendait par Porteur de Trépas! Tanpis, il l'aura eu son trépas en tout cas.

Sans se poser plus de questions, Jigen se servit de sa Dimension pour mettre un tas de terre sur les cadavres de ses parents, puis partit. Quoi que l'Ordre ait pu penser, quoi qu'Orelaf ait pu dire, il était désormais libre, vraiment libre, et il n'allait pas se compliquer la vie pour si peu. C'est ainsi que Jigen commença une vie de vagabondage au service de qui en avait besoin. Il lui arrivait de tomber sur un Chevalier de l'Ordre des Ombres, qu'il tuait sans problème la plupart du temps. Il avait ainsi appris, pour compléter ce qu'il avait découvert dans les archives, que chacun avait joué un rôle bien précis dans son enfance. Sa nourrice n'était qu'une espionne, son précepteur avait eu pour objectif de mieux comprendre son pouvoir, cela avait été clairement un échec. La plupart des serviteurs qu'il avait côtoyé et avec qui il s'était lié étaient des espions aussi pour mieux l'encadrer et l'observer. Toutes ces personnes servaient les Ombres et pensaient qu'il était un élu des Ombres. Pour Jigen, ce n'était que sottise. Il n'avait pas réussi à mettre la main sur la source de ces croyances absurdes. Mais il continuait à voyager et à aider ceux qui l'entouraient. Et un jour, il avait l'intention d'aller se présenter aux Chevaliers d'Emeraude... Ce qu'il n'eut pas l'occasion de faire, pas à cette période en tout cas.





Livre IV


Les arbres étaient nombreux, éparses et magnifiques, tout autour de Jigen. Il se trouvait dans le royaume des Elfes, sur le territoire ennemi des hommes-insectes. Il voulait en débusquer pour se confronter à eux. Il rêvait de trouver un dragon même, de pouvoir en vaincre un et prouver sa valeur. Mais cela faisait alors des jours qu'il était entré dans cette forêt géante et qu'il n'y trouvait rien. Il ne s'était pas perdu, non, il ne trouvait juste aucun homme-insecte où qu'il aille. Le seul endroit qu'il n'avait pas encore fait était la plage. Il pensait la faire en dernier recours car les hommes-insectes venant d'Irianeth, de l'autre côté de l'océan, ils seraient certainement en masse sur près de leurs navires.

Il se dirigeait donc vers la plage, un peu anxieux à l'idée de pouvoir se retrouver face à des centaines d'ennemis monstrueux, mais tout aussi excité par l'idée. Il avait franchi la rivière Mardall quelques heures plus tôt, il ne lui restait pas beaucoup de distance. Aussi s'était-il préparé dans le cas éventuel qui ne quittait plus ses pensées.

Malgré tout ça, il n'était pas préparé alors à ce qui allait lui arriver. Le vent se mit à souffler violemment. Les arbres crissaient comme s'ils criaient de douleur, jusqu'à se plier de façon impensable. Les fleurs étaient arrachées au sol qui lui-même tremblait sous la colère d'une force venant de sous la terre. Les rochers s'envolaient comme des feuilles mortes balayées par un souffle d'automne. L'herbe se pliait et semblait s'arracher du sol par ses propres moyens, comme pour fuir le bruit et les éléments déchaînés. Le monde hurlait à l'agonie, tandis que Jigen se retenait tant bien que mal à un tronc d'arbre solide, bien que celui-ci se pliait de plus en plus. Il ne savait pas quoi faire, lorsque tout se calma d'un coup.

Le silence total s'installa si brutalement qu'il était étrange, comme le silence avant la tempête, il ne présageait rien de bon. Etait-ce un dragon d'une taille inimaginable? Un bloc de pierre colossalement énorme venait-il de heurter le sol dans une clairière voisine? Rien de tout ça, mais Jigen ne pouvait le savoir. Un grondement sourd s'éleva dans les airs, s'intensifia. Cela se rapprochait, et à travers les arbres à moitié couchés, martyrisés, Jigen n'eut que le temps de voir un souffle ardent réduire en cendre tout ce qui se trouvait sur son chemin, de la terre jusqu'aux cieux. Plus rien n'existait après son passage. Et Jigen était sur sa route. Il voulut se protéger avec sa Dimension, mais le souffle le propulsa contre un rocher avant qu'il ait pu essayer.

A nouveau, pendant quelques instants, le silence s'installa, mais seulement sur Jigen, seulement dans son esprit. Il revit quelques moments de sa vie, revit ses choix et ses actes. Il revit le beau visage de certaines jeunes femmes qu'il avait croisé. Il savait qu'il allait succomber. Ces images lui remirent du baume au cœur, puis il ferma les yeux. Son esprit se ferma. Sa vie s'éteignit. Le souffle ardent le recouvrit mais ne l'atteignit pas. Son corps résistait aux flammes. A l'intérieur même du cataclysme, un portail jaune s'ouvrit, et ce qu'il restait de Jigen s'y engouffra, intact, comme protégé. Puis le monde... disparut.





Livre V


- Tu peux te relever, Porteur de Trépas.

Jigen ouvrit les yeux. Subitement. Il se souvenait du souffle ardent, de la pression, du rocher lui assénant un coup fatal. Il aurait dû être mort. Pourtant, il se sentait vivant, il sentait des douleurs dans certains muscles de son dos, comme s'il avait couru toute une journée durant. Il voyait un ciel blanc, sans nuage. Il sentait un sol mou. Il se mit assis, et découvrit avec stupeur que le sol était blanc aussi, légèrement plus sombre que le ciel, mais tout aussi blanc, à lui en aveugler les yeux.

La personne qui avait parlé se tenait devant lui. Jigen ne remarqua pas son habit étrange, une sorte de toge blanche, en un seul tissu, comme un drap. Il ne remarqua qu'une chose. Des ailes. L'être lui faisant face n'était pas humain, il portait une paire d'ailes plumeuses faisant deux fois sa taille.

- Vous êtes... quoi?

La question pouvait sembler étrange, mais Jigen ne savait pas ce qu'était un ange. Il n'en avait jamais vu, et la vision qu'il en avait n'avait jamais eu d'ailes. Ce qu'il voyait ne pouvait l'empêcher de l'effrayer un minimum. Il était sensé être mort, de surcroît, ce qui ajoutait à son désarroi. L'homme ailé, car c'était un homme, de haute taille d'ailleurs, se pencha vers lui et lui tendit une main salvatrice et amicale.

- Je suis un Ange, un Séraphin pour être exact. Mon nom est Kermiel, Kermiel Al'Amdor. J'ai été envoyé pour te récupérer et te guider dans tes premiers pas. Relève toi, n'aie pas peur.

Jigen suivit donc mon conseil. J'étais à cette époque l'ange qui devait lui révéler sa destinée. Mais ce jeune homme était imprévisible, même pour nous, et il n'y réagit pas comme nous l'avions voulu. Mon travail consistait à ce moment là à lui apprendre ce que nous étions, où nous étions. Je lui ai appris ce qu'il s'était passé. Son monde avait été détruit, il avait explosé. Enkidiev, Irianeth, tout... Plus rien ni personne n'existait. Je lui expliqua cependant que certains survécurent et qu'un autre monde avait pris la place du sien, en de nombreux points similaires, mais que des portails qui n'auraient pas dû être ouverts l'étaient désormais.

Jigen était resté calme. Il avait pris ces nouvelles avec un sang-froid impressionnant. Il avait enregistré les informations une à une, sans tiquer. Toutefois, un détail lui échappait, et il m'en fit la remarque.

- Si tout a disparu, comment je peux encore être vivant, ici, alors que je suis... mort?

Le sujet était délicat pour moi, et dans mon travail, je fis la plus grosse des erreurs à ne pas faire avec cet être imprévisible. Je lui répondis sans détour et sans me douter de sa réaction.

- Tourne la tête vers ton dos.

Il s'éxécuta, non sans incompréhension, et lorsqu'il vit les ailes, plus grandes encore que les miennes, mais tout aussi légères, qui sortaient de son dos et qu'il n'avait alors pas remarqué alors que nous avions parcouru un peu de distance jusqu'à une table et deux fauteuils moelleux, il me regarda, un éclair de fureur dans les yeux.

- Je suis devenu un ange? Comment cela est-il possible? Pourquoi ne suis-je plus humain?

La vitesse à laquelle il avait parlé et comprit la situation ne m'étonnait pas. Nous savions qu'il était vif d'esprit. Aussi je lui répondis ce que je n'aurai pas dû, sans montrer une quelconque compassion. Malheur m'en prit.

- Tu es le Porteur de Trépas. Tu devais mourir pour renaître parmi nous. Nous avons fait en sorte que tu meures avant l'explosion et nous avons protégé ton corps et ton esprit jusqu'à nous. Lorsque tu es arrivé ici, ton corps a longtemps erré loin de ton esprit. Il m'a fallu du temps pour les réunir. Alors ton esprit a retrouvé ton corps et tes ailes véritables sont apparues. C'était ton destin.

La fureur de Jigen était si évidente sur son visage que je commença à me douter de mon erreur. Mais, incompréhensif comme j'étais, je n'y prêta pas grande attention, je le laissa aller à sa colère. Il se leva et tourna en rond pour se contenir. Lorsqu'il se rassit, c'est avec mépris qu'il me regarda et commenta.

- Personne ne décide de ce que je suis ou ce que je serai, si ce n'est moi. Par le passé, d'autres ont fait cette erreur et ils ont payé leur folie de leur sang sur le sol. Je devrai vous réserver le même sort! Qui a décidé que je serai Porteur de je ne sais quoi? Qui a décidé que je serai un Ange et pourquoi? Répondez Kermiel ou je vous tranche les ailes aussi vite que je vous trancherai la gorge!

Je comprenais sa colère, aussi je le laissais colérer, sans me méfier de ses menaces. Je le regarda juste s'époumoner sur moi. Il était puissant, je pouvais le sentir. Son formidable destin ne faisait que commencer, mais il voulait déjà s'en écarter, je dus le ramener à la raison.

- Je vais te répondre, du calme. Je t'ai expliqué la hiérarchie des anges. J'ai cependant omis deux anges parmi les plus puissants. Le Dieu suprême et le chef de sa Milice. Ce dernier commande nos troupes et nous organise. Le premier est celui qui nous gère tous. De par son nom, tu dois penser qu'il est comme les dieux de ton monde. Mais c'est un peu différent. Ici, il est le seul dieu et personne ne l'égale ici. C'est lui qui a écrit lu et écrit ton destin. Entends moi bien, il ne l'a pas créé, il l'a juste rapporté à l'écrit. Il l'a ensuite envoyé dans votre monde pour les informer par un passage que lui seul connaissait et pouvait emprunter. Depuis ta naissance, tu es le sujet d'une prophétie, tu es le Porteur de Trépas. Je ne sais pas comment, mais l'explosion qui a détruit ton monde a ouvert des portails, des passages entre des mondes divers, dont le nôtre. C'est ce qui nous a permis de te récupérer. Ton pouvoir, ta Dimension, comme tu l'as appelé, est un pouvoir unique qu'un seul être pouvait avoir dans tous les mondes. Toi. Cependant, toi seul pourra décider de ton destin. Il est bien trop indistinct et complexe pour que quiconque puisse vraiment agir dessus...


Jigen avait écouté et encaissé toutes les informations avec plus de calme que l'instant précédent. Cependant il me coupa la parole sans se soucier de moi.

- Attends. Comment ça, mon destin serait trop complexe pour qu'on agisse dessus? Pourtant, vous m'avez transformé en ange sans aucun problème et sans mon accord ni même m'en parler avant!

- C'est un peu différent, nous l'avons fait car tu n'aurais pas survécu à l'explosion autrement. Nous y étions forcé pour que te sauver. Tu aurais juste disparu, comme ton monde, sinon. De plus, pour ce que nous en avons appris, tu devais devenir un ange pour devenir plus puissant et pouvoir poursuivre ta mission...

Il ne put s'empêcher de me couper une fois de plus. Cela ne m'agaçait pas, cela m'amusait alors. Il était impulsif et comprenait vite, je savais que j'aurai aucun mal à lui expliquer. Je pensais qu'il suffirait que je cède juste à ses caprices pour qu'il nous aide...

- Plus puissant? Quelle mission? Vous parlez beaucoup, Kermiel, mais vous n'expliquez pas grand chose. Vous ne seriez pas politicien par hasard dans vos diverses attributions?

J'ignorai le sourire narquois sur son visage pour lui répondre de la même façon que précédemment, amusé.

- Tu es devenu plus puissant, tu t'en rendras compte le moment venu. Et en tant qu'ange, tu as effectivement une mission. La tienne est unique, car elle concerne directement ce que tu es, le Porteur de Trépas.

Je posa ma main sur la table immaculée et m'installa de façon à pouvoir replier mes ailes. J'étais légèrement plus tendu par ce que j'allais révéler et cela me faisait du bien de me placer ainsi. Je repris ensuite.

- Lorsque ton monde a explosé, les survivants se sont retrouvés sur un autre Enkidiev, une sorte de dimension parallèle, un peu comme ta Dimension, mais à l'échelle d'un monde entier. Ils y ont retrouvé, pour la plupart, leur statut et leur vie. Cependant, comme je l'ai dit, des portails se sont ouverts, laissant l'accès à divers mondes ouvert. Le nôtre, par exemple, est un portail jaune dans le territoire des elfes. Le monde qui remplace le tien fait office de croisée des chemins dans le sens où les mondes sont tous ouverts là-bas. N'importe quel être d'Enkidiev peut aller dans chaque monde ouvert en passant par le bon portail. Inversement, chaque être de chaque monde peut aller sur Enkidiev en emprunter le portail se trouvant sur leur monde.

J'avalai ma salive puis, après m'être humidifié la langue, je continuai. Jigen écoutait attentivement, il enregistré chaque information dans son esprit. Je suppose encore qu'il les a trié plus tard, cela faisait beaucoup, même pour lui.

- Ainsi, un portail rouge s'est ouvert sur le territoire de Rubis, le nouveau Rubis donc. Ce portail est un passage vers un monde appelé Enfer. Des créatures démoniaques et innommables vivent là-bas. Parmi elles, il en existe quatre particulières. Les Abominations. Chacune se distingue par ses capacités bien spécifiques, mais toutes sont atroces et l'ensemble a pour but de détruire tout ce qui existe. Maintenant que les portails sont ouverts, elles vont se mettre à tout détruire sur leur passage, jusqu'à déclencher une autre apocalypse. A la différence de celle qui a détruit ton monde, celle-ci détruira tous les mondes, sans exception. Aucun monde parallèle. Juste le néant après leur passage. Ces démons sont parmi les plus puissants et les plus anciens qui existent entre tous les mondes. L'une d'elle est même plus ancienne que notre Dieu suprême et que tous ceux de ton monde. C'est l'Abomination du Trépas.

Je voulais marquer une pause. Cela ne sembla pas gêner Jigen qui réfléchissait. Ce fut lui qui reprit le premier, je le laissa faire.

- Abomination du Trépas... Pourquoi porte-t-il le même nom que vous m'avez donné?

Il ne semblait pas gêner par cette étrangeté. Je ne me démontai donc pas et lui répondit franchement.

- C'est l'inverse. Tu portes le même nom que lui, il est bien plus âgé que nous tous.

Jigen sembla s'agacer. Je repris, légèrement amusé.

- De par son âge, on ne peut pas trop savoir. La seule chose que nous savons, c'est que ton titre n'est pas un hasard. Quelques écrits, de par les mondes, parlent de l'Abomination du Trépas depuis une quantité innombrable d'années, de siècles. C'est grâce à cela que nous savons que tu es lié à ce démon. Nous ne savons pourquoi ni comment. C'est un fait, c'est tout. Nous supposons que s'il n'existait pas déjà, tu serais né pour devenir ce qu'il est, un être régnant sur la mort comme le vent règne sur les feuilles, comme les vagues règnent sur les fonds océaniques en les retournant sans cesse, comme le feu règne sur le bois en le brûlant. Il est le maître du Trépas. Ce démon représente le Trépas. S'il n'existait pas déjà, tu serais à sa place. On suppose, avec ta prophétie, qu'avant de devenir ce qu'il est, cet être était comme toi, un Porteur du Trépas. Aucune trace cependant n'en reste pour nous le certifier. Cela est juste le plus logique.

Jigen encaissa sans rien dire. Ainsi, il était destiné à représenter la mort... Enfin, c'est ce que nous pensions, jamais je n'aurai cru que cela puisse être différent. Pourtant, c'est ce que Jigen s'employa à faire. Il comprit facilement que sa mission n'était ni plus ni moins que d'éliminer l'Abomination du Trépas afin d'arrêter l'élan des quatre démons, la destruction des mondes par la même. En ce sens, il comprenait que le fait d'être Porteur de Trépas ne signifiait rien de plus qu'être le seul à pouvoir tuer l'Abomination du Trépas. Nous n'y avions même pas pensé, mais il ne m'en fit pas part ce jour là. Il ne me révéla cette pensée, cette idée, que bien plus tard.

Non, ce jour là, il ne dit plus rien, il enregistrait, il réfléchissait. Je le laissa ainsi pendant plusieurs jours, lui apportant juste ce dont il avait besoin ou lui apprenant à faire disparaître ses ailes parfois encombrantes.. Jusqu'à ce qu'il me dise qu'il ne ferait pas ce qu'on attendait de lui. Sur le coup, je ne compris pas et lui expliquai que s'il faisait ça, il serait déchu, renié par notre Dieu suprême. Il ne s'en souciait pas, cela ne lui importait pas. De ses mots, il déciderait lui-même de ce qu'il était, de ce qu'il serait. Il ne comprenait pas qu'il était une Principauté, ce qui lui donnait droit de diriger une troupe d'anges pour combattre son Abomination. Il n'en voulait pas, il était libre, libre de choisir. Il avait choisit.

Le lendemain, il me fit l'emmener jusqu'au portail, puis il disparut sur le nouvel Enkidiev.
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MessageSujet: Re: Jigen, l'Histoire d'une Dimension   Jigen, l'Histoire d'une Dimension I_icon_minitimeJeu 1 Aoû - 11:16

JUSTE AWESOME!
WOW ca vallait le coup d'attendre ! tu es accepté evidament!
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